De toute la quinzaine de fermes maraîchères bios que j’ai visitées en Californie, Blue House Farm est dans son ensemble ma préférée. Elle n’est pas plus “parfaite” que les autres, mais je l’estime tout particulièrement puisque son modèle colle bien à la réalité des “Jeunes maraîchers écologiques du Québec”. Le site web de la ferme est remarquablement bien monté.

Voici les faits qui m’ont marqué :

– En 2006, deux amis d’enfance, Ned et Ryan, investissent 30 000 $US pour se lancer dans la production de paniers de légumes en ASC.
– Aucune prime à l’établissement n’est disponible au contraire du Québec.
– Ils louent la terre d’une fiducie foncière, ce qui est courant dans la région. (350$US/an/acre irrigué ou 80$/an/acre sans irrigation)
– La première année, l’ASC comptait 30 partenaires, puis 80 en 2007, 120 en 2008 et 200 en 2009. Ils participent aussi à un marché public.
– Une 40′ de fruits et légumes sont cultivés dans un loam allant de sableux à argileux.
– Deux serres et une chambre froide se sont ajoutées en 2008.
– Les livraisons vont de la mi-mai au début novembre, soit 25 semaines.
– La préparation des 200 paniers dureune heure, incluant le chargement dans le camion de livraison.
– Cette étape implique tous l’équipe de 9 travailleurs, soit: 2 proprios, 2 stagiaires temps plein et 5 employés à temps partiel.
– Les 2 postes de stagiaires sont très prisés: Ned et Ryan reçoivent une centaine d’application à chaque année. Le stage est rémunéré au salaire minimum et dure de la mi-avril au début novembre.
– Bien qu’ils ont dû avoir une “job” en dehors de la ferme au début, les 2 proprios en vivent maintenant.
– Ned et Ryan ont acquis leur expérience d’abord en participant au stage de 6 mois sur la ferme école CASFS de l’Université de Santa Cruz. Puis ils ont travaillé pendant 3-4 ans sur d’autres fermes de la région (dont Full Belly Farm) ou dans d’autres pays via le réseau Wwoof.
–  L’outil principal de travail du sol est la machine à bêcher (spader). Les planches ont 5 pieds de large.
– Un sous-solage est pratiqué une fois aux 2-3 ans à raison d’une raie aux trois pieds en croisé.
– Tout leur compost bio est acheté à une centaine de kilomètres à l’extérieur de la ferme
– Leur système d’irrigation (4 réservoirs, pompe, tuyaux, goutte-à-goutte) a été financé à 90% par une subvention de protection des cours d’eau prévue dans le Farm Bill. Les réservoirs permettent de puiser petit à petit dans le ruisseau. L’eau est une denrée rare en Californie.

Pour voir les 36 photos de Blue House Farm, cliquez ici.

3 commentaires

C’est vrai!

jardinchezjulieetlova

Selon moi ce ratio n’est pas si mal quand on tient compte du fait qu’il y a 5 employés à temps partiel dont la tache semble n’être que de préparer les paniers 1h par semaine.

J’envie souvent les maraîchers californiens, avec leurs interminable saison de production et un accès facile aux marchés populeux. Mais quand j’entend parler du prix des terres dans cette région, et des coûts associés à l’irrigation, je me dit que je n’échangerais pas ma place après tout!

Le ratio de main-d’oeuvre par panier m’apparaît un peu élévé … est-ce qu’il y a une raison particulière pour ça?

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