Ce n’est pas tout d’apercevoir des nodules sur les racines d’une légumineuse pour en conclure que les bactéries (Rhizobium) qui y vivent fixent l’azote de l’air. Lorsque l’intérieur de ces petites boules est vert ou noir, ça ne travaille PAS fort ! En effet, le signe d’une nodule active est celui d’une couleur rouge ou rosé. Pourquoi ? Maudite bonne question ! Le soir que j’ai appris ça, j’me suis couché pas mal moins niaiseux. Ça ne fait jamais de tort !

Ce qui m’a étonné le plus c’est d’apprendre qu’il y a un lien entre la couleur rouge du sang et celle des nodules actives. C’est que tout comme les globules rouges, les nodosités sur les racines des légumineuses contiennent… de l’hémoglobine (Hb) ! En fait, il s’agit de leghémoglobine (“leg” pour légumineuse). Dans le sang, la protéine Hb sert à transporter l’oxygène (O2) pour approvisionner les organes. Lorsque l’O2 est capté par l’Hb, le globule prend la couleur rouge. Le sang “usé” est plutôt foncé puisqu’il a cédé son O2 aux organes du corps. En circulant près des poumons il se recharge à nouveau d’O2 pour continuer d’accomplir ses “vermeils” !

Dans le cas des nodules, la LegHb retient l’oxygène pour qu’il ne soit PAS disponible en grande concentration aux Rhizobium, mais juste assez pour que ces bactéries puissent respirer. Le désavantage d’avoir trop d’O2 présent, c’est qu’il nuit au fonctionnement d’une autre protéine (une enzyme) que les Rhizobium fabriquent pour capter l’azote atmosphérique (N2), un gaz très stable, et de le transformer sous une forme d’azote qui s’avère facilement utilisable par la plante.

Mais pourquoi rouge et pas jaune, vert ou turquoise ? C’est parce que la protéine d’hémoglobine renferme en son centre un atome de fer. Qu’arrive-t-il du fer lorsqu’il est en présence d’oxygène ? Ben ça rouille ! Quelle couleur est la rouille ou quelle couleur est le fer oxydé ?…

Dernier fait intéressant, la molécule d’Hb ressemble de près à celle de la chlorophylle. Or, les plantes sont vertes et non pas rouges en général. Il en est ainsi parce que le coeur de la molécule de chlorophylle n’est pas constitué de fer, mais plutôt de magnésium. La molécule renvoie une coloration verte puisqu’elle absorbe le rouge et le bleu contenus dans le rayonnement solaire.

Références:
– Doucet, R. 2006. Le climat et les sols agricoles. ed. Berger, Eastman, Québec. xv, 443 pp.
– Sarrantonio, M. 1994. Northeast Cover Crop Handbook.  ed. Rodale Institute, PA, États-Unis. 118 pp.

1 commentaire

Gabrielle Michaud

ah ben…c’est intéressant à savoir!
Bravo pour ton blogue Ghislain, saches qu’on a bien hâte de te revoir nous aussi 🙂

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